La Naissance de Vénus
Huile sur toile représentant Vénus, debout dans un coquillage, sortant de l’écume des vagues et entourée de personnages, le tout dans une composition équilibrée. La toile est recouverte d’une sérigraphie, dont le motif art nouveau, inspiré par un dessin de René Beauclair, agit comme un voile, participe à révéler encore plus Vénus au centre de la toile et accentue la position de voyeur du spectateur. Ce motif est appliqué selon une technique élaborée par l’artiste. Par ailleurs, trois lignes de carafes vides, inspirées de modèles du début du XIXe siècle, amplifient le jeu de transparence et sont un filtre supplémentaire aux regards indiscrets. Enfin, il y a superposition de plusieurs temps et espaces : celui de la copie, celui du travail de l’artiste, celui du spectateur.
Signé ‘Olivier Masmonteil’ et daté au dos, 2018
Dimensions :
À vue : Hauteur : 200 cm Largeur : 180 cm
Encadré : Hauteur : 206,5 cm Largeur : 185 cm
Commentaire :
Ce tableau est inspiré de l’huile sur toile la Naissance de Vénus, peinte par William Bouguereau en 1879. Dans une composition en triangle, l’artiste représente une Vénus anadyomène, une déesse de l’amour et de la beauté, l’éternel féminin, sortant de l’écume de mer. Dans un léger déhanché, le contrapposto des statues grecques, Vénus attire l’attention et se détache du reste des personnages qui l’entourent. Par cette référence à la mythologie, par l’idéalisation des corps et par l’attention accordée aux détails et à la technique du dessin, cette œuvre est un exemple de peinture académique qui renvoie aux thèmes et aux maîtres de la Renaissance, tel que Botticelli. Cette toile à la surface parfaitement lisse, aux lignes harmonieuses et au délicat modelé, incarne une peinture, la peinture « pompier », qui tombe progressivement dans l’oubli à la fin du XIXe siècle, alors en opposition à la modernité de la peinture impressionniste, de plus en plus appréciée. C’est ainsi qu’Olivier Masmonteil participe à la redécouverte de cette œuvre académique, aujourd’hui appréciée pour sa facture, en se l’appropriant pour créer sa Naissance de Vénus, dans sa série ‘La Mémoire de la peinture’. Avec cette série, Olivier Masmonteil a décidé, selon ses propres termes, de « diluer la peinture dans la peinture elle-même », de « prendre les outils de la peinture : l’histoire de l’art, la peinture à l’huile, la sérigraphie, le motif, la trace, l’empreinte, le dessin, la représentation, la figuration, l’abstraction, [et de] tout mettre ensemble avec l’ambition de faire ressortir [s]a propre mémoire de la peinture ». Enfin, en citant Bouguereau, Olivier Masmonteil, qui appartient à une génération trouvant la peinture dépassée, interroge les notions d’art officiel et d’art en marge. Finalement, à chaque époque correspond un art majeur et un art mineur, dont ceux d’hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui mais le seront peut-être demain